C’est ce que Pat Mooney, directeur exécutif du Groupe ETC a déclaré hier à Guadalajara, lors des activités parallèles à la Conférence sur les Biotechnologies de l’agriculture dans les pays en voie de développement.

Mooney a indiqué qu’au cours des derniers mois, 1500 organisations sociales à travers le monde ont écrit à la FAO pour l’avertir sur le crime contre l’humanité »subi par le Mexique avec des cultures de maïs OGM, et la réponse de la FAO était qu’ils ne pouvaient pas intervenir dans une « question nationale ».

"Et puis, la FAO vient au Mexique, à Guadalajara et tient une conférence sur les biotechnologies sur les cultures", a regretté le militant. En outre, la FAO a empêché des organisations mexicaines, comme l’Union Nationale des Organisations Paysannes et régionales, de participer.

Mooney a également parlé de la façon dont les crises mondiales sont l’occasion pour les grandes industries, pour les partenariats public-privé et une opportunité pour les compagnies transnationales de contrôler le secteur.

« Au cours des 35 dernières années, depuis la dernière crise alimentaire, nous sommes passés d’environ 7000 compagnies de semences différentes dans le monde, fournissant des semences aux agriculteurs, à quatre mille compagnies qui contrôlent plus de la moitié du marché mondial des semences", a déclaré Mooney . Les dix plus grandes compagnies contrôlent les deux tiers du marché mondial des semences commerciales et les compagnies chimiques les plus importantes sont allées de 65 à 9, qui contrôlent aujourd’hui 90 pour cent du marché mondial des pesticides. "Et de la même manière, les grandes compagnies ont pris le contrôle du marché de la médecine vétérinaire, pris le contrôle de la génétique du bétail", a t-il ajouté.

« Avez-vous remarqué à quel point elles ont réussi ? En 1996, il y avait 400 millions de personnes affamées. L’an dernier, lors du dernier sommet sur la nourriture, il y avait un milliard de personnes affamées. Ils ont très bien réussi. ", a dit Mooney de façon ironique. Mooney croit que si les agriculteurs mexicains perdent le combat pour la défense de maïs, les conséquences seraient fatales. « Si vous perdez ce combat dans le centre de la diversité du maïs, alors nous perdrons les centres de la diversité dans le monde. Vous ne luttez pas seulement pour la défense de maïs, vous ne luttez pas seulement contre Monsanto, vous vous battez contre les nouveaux " biomasters ". Nous dépendons tous de vous ", a t-il conclu.