La raison en est que, du 30 avril au 03 mai, trois grandes manifestations parallèles ont eu lieu dans la ville : le 3e Festival des Semences Locales (organisée par la municipalité de Treinta y Tres), la 2e réunion du Réseau Agroécologie et la réunion semestrielle du Réseau des Semences Locales. Mais en plus, il y avait des dizaines d’ateliers, de conférences, projections de documentaires, et des tables rondes sur la production durable, la nécessité pour les politiques publiques visant à la promouvoir, et l’impact de la monoculture d’arbres et de plantations de soja sur l’agriculture et l’économie Uruguayenne.

Le rôle de chef de file de la municipalité n’a pas évolué par hasard. Sous l’administration de Gerardo Amaral, membre du parti Frente Amplio, l’Agence territoriale de la souveraineté alimentaire (ATS) a été créée. Un membre de l’Agence, Jose Puigdeval, a parlé au cours de l’événement dans le cadre de l’émission en direct réalisée par Real World Radio.

"Les personnes travaillant à la ATS participent de plus en plus à ce type d’événements, des agriculteurs, des pêcheurs, apiculteurs, etc, et aussi des institutions telles que certaines ONG qui ont fortement soutenu cet effort, et nous constatons les résultats maintenant." a déclaré Puigdeval.

L’Université de la République, membre de Native Seeds Recovery (la récupération des graines locales) et de Re-appreciation Network (Réseau Re-appréciation), par l’intermédiaire de l’école d’agronomie, était également présente sur les berges de la rivière Olimar, avec une délégation du service d’extension et son autorité Humberto Tomasino. Tomasino est un spécialiste des questions de l’environnement et de développement. Il a donné une conférence sur les défis de la durabilité dans le secteur agricole de l’Uruguay, et avec son équipe, a fait pris part aux groupes de travail et aux tables rondes.

Sur la participation d’une délégation du Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) du Brésil, Puigdeval a mis en évidence un accord de travail entre la municipalité Treinta y Tres, l’ONG Pindo Azul et Treinta y Tres et les producteurs de Rio Grande do Sul pour la récupération des plantes médicinales, dans lequel les producteurs de MST de Porto Alegre participent. Selon Puigdeval, ce projet, baptisé "Intégrer le savoir", a renforcé les liens binationaux sur l’agro écologie et a même reçu une reconnaissance internationale par les projets Plamsur (plantes médicinales MERCOSUR). En fait, une délégation conjointe de la MST et de la ATS se rendra le samedi à Asunción, au Paraguay pour présenter le projet.

Plusieurs de ces lignes de travail de la ATS entrent dans le cadre de la récupération des variétés presque disparues, et la promotion de la culture de plantes aromatiques, médicinales comme des alternatives. Elle (ATS) a également une forte fonction d’éducation, ce qui a suscité la présence de toutes les écoles primaires du département de Treinta y Tres au festival.

Sur d’autres questions, Puigdeval a parlé de la banque de semences locales, qui est basée sur l’échange de semences en dehors des limites de la commercialisation, comme on a pu le constater à l’événement.

"La banque populaire des semences locales est dans les mains des producteurs, et sa logique est de ne pas les commercialiser, mais de mettre les graines à la disposition du public. Un producteur doit retourner une fois et demie la quantité de semences retirées, c’est un type d’échange, et c’est ce qui doit être renforcé. Que chacun puisse accéder à des semences sans avoir à les acheter. C’est à petite échelle, mais la reproduction des semences, qui provoque une habitude d’autoreproduction est mis en évidence, ce qui est crucial pour tous les producteurs ".