L’Etat et les agents de la police fédérale, les troupes de l’armée, les autorités gouvernementales et les cameramen et journalistes ont participé à l’opération. Ils sont arrivés dans des hélicoptères et incendié leurs maisons dans plusieurs parties de la municipalité d’Ocosingo.

Les villages touchés par cette politique de l’Etat mexicain sont 6 d’octubre, San Gregorio, Nuevo San Gregorio, Ranchería Corozal, Suspiro, Buen Samaritano et Laguna San Pedro y Salvador Allende. Plusieurs de ces villages qui ont été expulsés sont des bases de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (AZLN).

Le quotidien La Jornada a rapporté Janvier 31, que les communautés accusent le gouvernement de mentir, pour avoir brûlé les maisons des habitants autochtones, tandis que les journaux parlent de la réinstallation des militants zapatistes de Laguna San Pedro, dont les maisons ont été détruites, le magasin de la coopérative a été pillé et ils ont endommagé des arbres fruitiers, du maïs, des haricots, des vêtements et des outils de travail.

Des projets privés pour produire l’huile de palme pour la production du biodiesel, ainsi que le reboisement et la création de projets touristiques de luxe dans le Chiapas, sont derrière ces appropriations des terres.

Selon les témoignages des familles déplacées d’El Suspiro, 3 à 5 hélicoptères ont atterri là, près de 60 policiers en sont descendus en uniforme. "La police a forcé María Pérez Cortés et Magdalena García Cortés hors de leurs maisons, et ils les ont mis plus tard dans l’hélicoptère et les ont envoyé à Palenque ». L’expulsion a eu lieu sans préavis, sans production d’aucun document juridique ou mandat et sans laisser les gens prendre leurs possessions avec eux.

La Réserve biosphère de Montes Azules abrite un cinquième de la diversité biologique du Mexique, puisqu’elle abrite 50% des forêts tropicales humides, 50% des oiseaux et des papillons de jour, 30% des mammifères et 10% du total des espèces marines d’eau douce.

Le gouvernement mexicain estime que les communautés qui vivent dans la réserve sont des « populations en situation irrégulière » qui doivent être déplacées pour faire place aux plantations de palmier à huile et une usine de transformation d’agro diésel, ce qui est prévu par des investissements privés.

Selon Otros Mundos, Amis de la Terre du Mexique, les actions de la municipalité d’Ocosingo montrent le mépris "du gouvernement du Chiapas pour ses résidents, au moyen de mensonges et de violence constante, en particulier contre les peuples indigènes, ce qui va à l’encontre de leur culture, modes de vie et intégrité physique ".