14 de agosto de 2013 | Entrevistas | 9ème Rencontre Internationale de la Marche Mondiale des Femmes | Anti-neoliberalismo
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Les militantes brésiliennes de la Marche Mondiale des Femmes (MMF) se rencontrent dans la grande ville de Sao Paulo, au Brésil, du 25 au 31 août pour finaliser les détails de sa 9ème Rencontre Internationale. Nombreuses sont les raisons qui en font une rencontre spéciale: à la différence des instances antérieures, l’appel à la participation sera très large, plus de 1600 femmes participeront à l’évènement et dix milles seront présentes durant la mobilisation finale du 31.
De plus, le Secrétariat International de la MMF, qui se trouve depuis 2006 au Brésil, va changer de siège. Que la rencontre se fasse sur un territoire latino-américain revêt aussi une importance spéciale, du fait de la menace existant dans divers pays d’un regain conservateur qui porte atteinte à la vie et aux droits des femmes.
Pour en savoir davantage sur cette prochaine rencontre, nous échangeons avec l’une des référentes de la MMF Brésil, Nalu Faria. En plus d’informations sur cette prochaine instance, la discussion avec Nalu, qui est aussi coordinatrice de l’organisation brésilienne Sempreviva Organização Feminista, a évoqué de nombreux autres points: l’émergence de la MMF comme mouvement issu de la rue, dans un contexte de résistance aux processus de néolibéralisation; le lien indissociable entre capitalisme et oppression des femmes selon la conception du féminisme de la MMF; l’avancée actuelle du conservatisme au détriment des droits des femmes dans divers pays d’Amérique Latine; et la situation spécifique du Brésil à ce sujet.
Le projet de la MMF commence à prendre forme en 1995. Cette année-là le mouvement des femmes du Québec (Canada), à donné lieu à la marche Du Pain et des Roses, dénonçant la signature du Traité de Libre-Echange Nord-américain (ALENA) entre Les Etats Unis, le Mexique et le Canada. Cette action fut un précédent et une source d’inspiration pour que, face au renforcement de la globalisation néolibérale, une articulation de femmes décide de réaliser diverses actions durant l’année 2000 au niveau mondial contre la pauvreté et la violence, depuis une perspective anticapitaliste.
C’est sur ces actions que se construit la MMF, qui actuellement se situe dans presque 70 pays de tous les continents. Tous les cinq ans, le mouvement mène ces actions internationales, portant dans les rues du monde entier leurs revendications définies selon 4 champs d’action, selon Nalu: le travail et l’autonomie des femmes; La lutte contre la violence; Les biens communs et les services publics; la Paix et la démilitarisation.
En plus de questionner et de combattre le néolibéralisme, le féminisme de la MMF entend comme nécessaire d’amener ces changements jusqu’au système capitaliste même. Questionnée sur la relation entre la lutte féministe et sur la dénonciation et le combat contre le système capitaliste, Nalu affirme: «On ne peut penser l’oppression des femmes, la discrimination des femmes, sans penser à l’organisation de la société même. En réalité, c’est l’inverse: nous cherchons justement à comprendre que, bien que le patriarcat soit beaucoup plus ancien que la société de classes, le capitalisme a incorporé l’oppression des femmes, le patriarcat, comme structure de son économie et de sa manière de fonctionner.
C’est la raison pour laquelle, si on veut changer la vie des femmes, il n’y a pas d’autres moyens, il faut changer le système.
C’est la première fois que le Brésil reçoit une rencontre internationale de la MMF, et au regard des objectifs et des attentes de cette 9ème rencontre, la militante féministe brésilienne raconte: «Nous voulons d’abord avoir un moment fort d’échanges et de dialogue entre les femmes du Brésil et des autres pays, car nous avons été en charge du Secrétariat International durant 7 ans. Et aussi, pouvoir à cette occasion nous positionner de manière plus ample par rapport à ce que nous entendons de notre féminisme».
Sur ce point, Nalu explique: «Nous les femmes croyons que nous vivons une époque où le féminisme subit beaucoup d’attaques, au moment même où surgissent de nouvelles expressions de ce féminisme d’un point de vue plus libéral (...) qui commencent à apparaitre comme «seule» expression du féminisme. Ce que nous voulons, c’est positionner ce que représente un féminisme basé sur l’organisation de femmes issues d’en-bas, basé non seulement sur la lutte, mais sur une vision anti-systémique, et aussi sur la construction d’une alternative globale».
Nous recommendons d’écouter l’entretien complet dans l’audio joint
Accéder ici au programme de la rencontre.
* Consigne de la 9ème Rencontre Internationale de la MMF.
Photo:MMF Brésil
Video de convocation à l’évènement:
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