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24 juin 2013 | Interviews | Accaparement des terres | Résister au néolibéralisme | Genre | Justice climatique et énergie | Souveraineté Alimentaire | VIème Conférence Internationale Via Campesina
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Mpofu a parlé des effets du capitalisme sur les paysans, du rôle des jeunes et des femmes, et du changement climatique comme l’une des plus grandes menaces pour les agriculteurs. En ce qui concerne son nouveau rôle, elle a soutenu vouloir être une dirigeante de poids, qui appuie les populations, en précisant la consécration que cela représentait pour elle.
L’entretien de Radio Mundo Real avec la paysanne du Zimbabwe, nouvelle coordinatrice internationale de la Via Campesina, a été effectué durant la 6ème Conférence Internationale du mouvement à Jakarta, en Indonésie, qui s’est déroulée du 6 au 13 juin. Le nouveau secrétariat international de la Via Campesina se déplace d’Indonésie au Zimbabwe, et plus exactement au sein du Forum de Petits Agriculteurs Organiques du Zimbabwe (ZIMSOFF).
Mpofu a rejoint l’Association des Conservateurs Environnementaux Traditionnels de Zimbaber en 1982, où elle fut dirigeante. En 2002, elle a représenté l’organisation lors du sommet mondial sur le développement durable. Elle est actuellement présidente du ZIMSOFF.
En ce qui concerne le rôle joué par les paysannes, Mpofu affirme qu’il y a eu beaucoup de changements au cours des dix dernières années en Afrique. Le gouvernement du Zimbabwe s’est rendu compte que les femmes devraient pouvoir bénéficier des terres et de la réforme agraire sans avoir l’obligation de se marier pour cela, ce qui représente une une avancée non négligeable.
Mpofu a également parlé du problème de la violence envers les femmes dans son pays, en ajoutant que le gouvernement est en train d’essayer de résoudre ce problème. Il existe des femmes au sein du Parlement, qui représentent les autres et garantissent la défense de leurs intérêts à l’échelle du pays, ce qui est un point positif.
La paysanne a soutenu qu’une partie des progrès réalisés par la Via Campesina ces dernières années fut le nombre toujours plus important de paysans qui participent à un niveau international, dont la mobilisation croissante de femmes qui participent aux réunions ainsi qu’aux conférences internationales.
Le sujet de la terre continue d’être problématique, puisque les gouvernements africains confisquent des sols aux populations pour les confier aux multinationales.
"Nous n’avons pas accès aux marchés, précise Mpofu, il y a beaucoup de concurrence, de sorte que les paysans nécessitent le soutien des gouvernements pour accéder à ces marchés et vendre leur production. Pour cela, il faut mener des campagnes et faire du lobby aux côtés des gouvernements."
L’un des succès majeurs de la Via Campesina fut, selon Mpofu, la promotion des pratiques de la souveraineté alimentaire et la création d’écoles d’agro-écologie.
De fait, elle a reconnu l’existence de nombreux défis à venir, comme celui de la mobilisation des jeunes. Elle remarque qu’ils considèrent l’agriculture comme étant une activité trop difficile, et en cela la Via Campesina essaie de les impliquer davantage. L’un des principaux problèmes des jeunes au Zimbabwe est qu’ils ne possèdent pas assez de terres et dépendent de celles de leurs parents. Ceci est d’ailleurs le cas dans de nombreux autres pays du monde.
Finalement, Mpofu a évoqué le changement climatique comme l’un des défis majeurs pour les paysans aujourd’hui, et a souligné l’importance des semences locales (que les paysans peuvent reproduire eux-mêmes) pour l’agroécologie et le rôle des femmes dans la protection de la Terre Mère.
Photo : Via Campesina.
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