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11 juin 2013 | Interviews | Résister au néolibéralisme | Forets et Biodiversité | Droits Humains | Genre | Industries Extractives | Justice climatique et énergie | Souveraineté Alimentaire | VIème Conférence Internationale Via Campesina
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Nous avons interviewé Josie Riffaud*, paysanne de Gironde (France), engagée depuis 11 ans au sein de la Confédération paysanne et membre de la Via Campesina. Nous lui avons demandé ce qu’elle attendait de cette sixième conférence internationale à Jakarta, et quelle était son analyse des résultats et des défis à venir des luttes paysannes dans le monde, au prisme de la crise actuelle du capitalisme. Elle s’est tout d’abord félicitée de l’élargissement de la Via Campesina, qui, vingt ans après sa création, a gagné en ampleur, en influence et en nombre de membres.
Mais elle a aussi déploré le statut des paysans, qui s’avèrent aujourd’hui toujours plus soumis aux crises successives et à l’intrusion croissante des multinationales et des entreprises, dont les logiques capitalistes excluent des solutions telles que l’agroécologie et les activités paysannes. Josie a réitéré la nécessité d’une transition écologique face à un modèle néolibéral qui prône la croissance et ne peut aller qu’en s’épuisant. Elle a ajouté que le véritable problème, celui de la redistribution des ressources, ne sera jamais réglé par le capitalisme, puisque son essence est de créer ces problèmes d’inégalités. Inquiète, elle souligne aussi les conflits (armés) que les enjeux liés à la terre peuvent provoquer. « L’agriculture industrielle ne nourrit pas les gens. Elle les affame. »
Certes, des pas ont été franchis avec l’inscription d’un droit de la Terre au sein de certaines constitutions. Mais Josie appelle à des politiques publiques concertées, qui ne doivent pas être dissociées les unes des autres, en évoquant une rupture totale avec le système économique et agricole existant.
Quant à l’assemblée des femmes, elle a aussi souligné la présence d’une forte diversité de visions et de cultures lors de cette concertation. L’échange s’est avéré fondamental, pour partager les interrogations et les idées pour une évolution commune du statut des femmes dans le monde.
En ce qui concerne les perspectives d’avenir du mouvement, le transfert du secrétariat général de la Via Campesina vers le Zimbabwe, et l’accession d’une femme africaine à sa tête reste un symbole très fort pour la paysannerie, car l’Afrique est aujourd’hui une région cruciale dans les luttes à venir pour la souveraineté alimentaire et les modèles agricoles paysans dans le monde entier.
« C’est une autre société qu’il faut mettre en place, et c’est un challenge auquel la Via Campesina doit prendre part ».
Photo : Vía Campesina.
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