4 de junio de 2013 | Noticias | Agua | Colonne Biodiversité | Acaparamiento de tierras | Anti-neoliberalismo | Bosques y biodiversidad | Soberanía Alimentaria
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Une trentaine d’associations ont appelé à manifester, samedi 1er juin, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe, Territoire d’Outre-Mer français), contre le traitement par épandage aérien des plantations de bananes, principale culture de l’île. Ecologistes, médecins, apiculteurs, militants syndicaux et partis de gauche : l’appel fut large, pour lutter contre cette pratique permettant de répandre plus facilement les fongicides sur les plantations et de lutter contre la cercosporiose noire, un champignon parasite qui s’attaque aux feuilles de bananiers.
L’épandage est pourtant officiellement interdit en France, depuis une directive européenne de 2009, sauf dérogations particulières. Dérogation ici mise en oeuvre, d’abord en Martinique, puis en Guadeloupe, qui sont des territoires de petite taille, et où le risque d’exposition à la pollution par pesticides est d’autant plus grand pour les sols, les rivières et les littoraux.
Le 10 décembre, pourtant, sous la pression de quatre associations locales, le tribunal administratif de Basse-Terre (commune de Guadeloupe) avait décidé de rendre caduques les arrêtés du préfet de région, qui autorisaient notamment les producteurs de bananes à répandre leurs pesticides par voie aérienne. Les associations avaient dénoncé les risques existants pour l’environnement, mais aussi pour la population, la Guadeloupe étant fréquemment sujette aux vents tropicaux. La dangerosité des composants utilisés dans le pesticides ont ainsi été démontrés lors d’une expertise sanitaire, conduite au nom du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins de Martinique fin 2012, et suite à laquelle le Dr Jospelage a conclu a un avis «très défavorable» au sujet de l’usage de ces produits.
«La clordécone, cette molécule chimique, hélas hyper stable, puisque ce sont des composés organochlorés, et ont des durées de vie effroyables», précise Guy Favand, nouveau Vice-président de l’O.N.G. COEDADE RUP.
La préfète de région Marcelle Pierrot a ainsi signé jeudi dernier, le 30 mai, l’autorisation de reprise de l’épandage aérien sur l’île. Elle affirme avoir pris en compte «les impératifs de santé publique et de préservation de l’environnement», mais aussi «des réalités économiques». Arguant qu’ils n’ont pas trouvé de solution plus efficace et que des pulvérisations terrestres seraient risquées pour leurs salariés agricoles, le groupement des Producteurs de Guadeloupe a déposé une nouvelle demande d’autorisation pour douze mois cette fois, au lieu de six. En mars, au moment où l’enquête a été rendue publique, les opposants se sont à nouveau mobilisés.
«Le problème est connu depuis fort longtemps: la puissance des lobbies bananiers et de l’agro-chimie sont monumentaux, ce sont des problèmes qui sont planétaires, hélas, nous le savons très bien, et l’intérêt du plus grand nombre, c’est à dire de la population, est toujours mis de côté par rapport à l’intérêt financier de ces exploitations, et que ces formes de monocultures sont particulièrement dangereuses, comme nous le voyons en ce moment avec les traitements que cela impose", nous dit Guy Favand.
Mais, comme tout endroit sur la planète soumis aux impératifs de compétitivité, c’est également le modèle agricole guadeloupéen qu’il convient de questionner.
«Il faut s’orienter vers des formes d’autosuffisance alimentaire. Ce n’est pas en poursuivant cette culture de la banane qui n’est pas du tout compétitive que l’on arrivera à trouver une situation sanitaire convenable et durable sans empoisonner les populations futures, ni condamner des terres qui deviendront incultes, car on ne sait pas comment éliminer ces molécules toxiques».
Actuellement, le ministre de l’Agriculture français, Stéphane Le Foll affirme que la solution de l’épandage n’est que «temporaire». Or, les conséquences sur l’environnement et la biosiversité dans les territoires d’Outre-Mer ne le sont malheureusement pas: déjà de nombreuses zones de pêches ont été déclarées interdites, menaçant ainsi l’emploi de nombreux habitants vivant de cette activité.
Photo: negronews.fr
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